Saint-Paul : les résultats de l’étude de reconversion et de faisabilité d’exploitation présentés
Après avoir abandonné le projet de réhabilitation de Saint-Paul imaginé par l’ancienne municipalité avec la Fondation Daniel-Bagnon en 2021, la municipalité actuelle a fait réaliser un diagnostic afin de disposer d’un état des lieux et d’un chiffrage actualisés des travaux nécessaires à la sauvegarde de l’édifice.
Réalisé durant l’hiver 2021-2022, celui-ci a permis de confirmer des problèmes d’épidermes de l’édifice, et plus particulièrement du béton du dôme, la vétusté des planchers de l’avant-corps de façade occidentale (dégradés par la corrosion), la dégradation des bois des charpentes des bas-côtés, la corrosion de renforts métalliques dans le grand comble de la nef et la nécessité de remplacer ou restaurer des vitraux. Il a aussi a permis de chiffrer les interventions nécessaires pour la restauration du bâtiment.
Le dispositif « Petites Villes de Demain » a permis à la Ville de Granville de disposer d’une aide financière pour réaliser une étude de reconversion et de faisabilité d’exploitation de l’ancienne église Saint-Paul.
Les résultats de cette étude, menée depuis plusieurs mois par le groupement Isatis et le cabinet Finance Consult (lui-même mandaté par la Banque des Territoires qui pourrait être un partenaire financier de l’opération) ont été présentés mardi 28 mars 2023 en commission plénière aux élus et aux représentants d’associations patrimoniales granvillaises associées au projet.
Un programme de sauvegarde et de reconversion de l’édifice
L’étude de reconversion et de faisabilité d’exploitation de l’ancienne église Saint-Paul a permis de faire émerger un scénario.
La Ville réhabiliterait le clos et couvert de l’édifice dont le coût s’élève à 5,5 millions d’euros H.T. Elle se donnerait alors pour objectif d’atteindre un taux de cofinancement de 60%. Ainsi, Granville envisagerait d’investir 2,2 millions d’euros de fonds propres (emprunts compris) et de bénéficier de 3,3 millions d’euros de subventions.
L’étude de faisabilité menée par Isatis propose – si les financements sont trouvés – de créer ensuite une Société d’économie mixte à opération unique (SEMOP). Ce type de société alliant un capital public à un actionnariat privé pour la réalisation d’un projet d’aménagement répond à un objectif d’intérêt général. L’actionnaire privé serait sélectionné après une procédure de mise en concurrence.
Ainsi, la Ville resterait propriétaire du bâti et la SEMOP financerait l’aménagement du parvis, du dôme et de l’intérieur du lieu estimé à 3,3 millions d’euros.
Un tiers-lieu multigénérationnel
Culture, bistronomie et arts de la fête sont au coeur du projet proposé par le groupement Isatis. Celui-ci imagine transformer l’ancienne église en lieu de croisement créatif et festif pour le public, les artistes et l’événementiel en Normandie.
Il propose que le lieu accueille notamment :
• Des projections monumentales (spectacle visuel extérieur)
• Un café-jardin, lieu de détente et de moments conviviaux
• Une galerie et des ateliers-vitrines reflets de l’artisanat local
• Un restaurant chaleureux et bistronomique
• Une scène dans la nef
• Un lieu d’événements dans le transept
• Un point de vue panoramique sur Granville et sa baie (dôme lanterne)
L’ensemble du parvis St Paul et des abords seraient réaménagés pour offrir un nouvel écrin mettant en valeur ce nouveau lieu et proposant un espace de détente aux habitants et aux visiteurs.
Convoquer l’hospitalité, la convivialité, la culture et le lien social, puis les conjuguer dans une même unité de lieu : c’est le projet d’ouverture au public de cet établissement hybride qui fait la part belle aux talents créatifs normands, où la cuisine trouve son inspiration dans les produits locaux (notamment la pêche), et où la culture du partage règne en maître dans un décor foisonnant.
Parvis végétal
Le parvis et les abords entièrement repensés, végétalisés, équipés de mobiliers urbains et d’espaces de détente, nous rappelleraient l’importance de la préservation de la biodiversité au cœur des villes.
Vidéo mapping, création & projection monumentale
À la tombée de la nuit, un spectacle de projections d’images prendrait vie sur les façades. La projection monumentale recouvrant le bâtiment de vidéo épouserait l’architecture et sublimerait le patrimoine par des effets numériques.
Café-restaurant convivial à l’ambition bistronomique, café-jardin, scène et programmation
Véritable lieu de vie à dimension culturelle et citoyenne, la nef serait l’espace principal d’accueil du public, avec une offre qualitative et accessible à tous dans une atmosphère unique et contemporaine.
Le point de mire de la nef jusqu’à la croisée du transept accueillerait un espace scénique central : cœur de la programmation, on y assisterait à des prises de paroles, à des spectacles ou concerts, à des retransmissions d’événements fédérateurs, à des présentations de projets… Des rendez-vous du dimanche pourraient également s’y dérouler.
L’espace de restauration de la nef pourrait proposer une carte de produits locaux et circuits courts, produits bruts de saison travaillés sur place, et une cuisine-spectacle ouverte sur la salle.
Ateliers – vitrines, reflets de l’art, du design et de l’artisanat local, expositions visibles de l’extérieur (nef côté droit)
Percées le long de la façade sud de la nef et conçues en excroissance sur l’extérieur, des ateliers – vitrines seraient dédiés régulièrement à des créateurs et artisans pour des activités de création, de fabrication, d’exposition et de démonstration.
Mezzanine, le point d’orgue
Située à l’ancien emplacement de l’orgue, la mezzanine serait agrandie de manière à accueillir un nouvel espace qui surplomberait la nef. Elle permettrait d’accueillir des groupes de manière privilégiée, sans perturber le fonctionnement des autres activités.
Un espace d’événements et de rencontres
La nef et le transept seraient séparés par un dispositif de cloisonnement modulable qui pourrait être constitué de bois et de verre. Ces éléments constructifs préserveraient les perspectives et la pleine hauteur sans empêcher la présence d’activités propres à chacun de ces espaces (nef et transept).
Cet espace bénéficierait d’accès dédiés au nord et au sud, serait équipé d’un podium et de dispositifs audiovisuels permettant d’organiser des séminaires, des rencontres professionnelles, des marchés ou salons, des meetings, débats et conférences et des fêtes. Il serait coiffé en son centre d’une mezzanine suspendue, reliée par deux corridors-escaliers cheminant devant les vitraux circulaires monumentaux, et serait situé en dessous du dôme lanterne, offrant un lieu privilégié de taille plus modeste, pouvant bénéficier d’une destination mixte. Il pourrait ainsi être rattaché à l’espace événementiel ou au restaurant de la nef, ou bien rester indépendant.
Un point de vue panoramique sur Granville et sa baie
Le projet de reconversion du site de Saint-Paul prévoit en lieu et place du chevet la mise en place d’une colonne-ascenseur permettant d’accéder à l’espace totalement inédit du Dôme-Lanterne de l’ancienne église. Celui-ci – dont les vitraux de bétons abîmés seraient remplacés par des baies vitrées – offrant un point de vue panoramique sur Granville et sa baie.
Une consultation auprès des Granvillais
Les Granvillais seront prochainement appelés à se prononcer sur le projet dans la mesure où les enjeux sont importants les 15, 16 et 17 juin 2023 en répondant à la question “Saint-Paul : êtes-vous favorable au projet proposé ?”